Le samedi 5 mars 2013, le collectif Bouguenais Agir Solidaires avait invité Françoise Verchère (conseillère générale membre du Parti de gauche), Thérère Leparoux (élue  à la communauté de communes Erdre/gesvres) et Yves Ardil (syndicaliste CGT, UL sud Loire) a un débat sur l’avenir de l’Aéroport de Nantes-Atlantique.

SI l’on a pu regretter l’absence d’Yves Ardil, le débat a été très fructueux avec F. Verchère et T. Leparoux avec la présence de plus de 200 personnes. Sauvegarder l’emploi de proximité est une préoccupation importante pour les bouguenaisien-ne-s ainsi que la nécessité de garder les terres pour nourrir la population…

Ci-joint le tract d’invitation à la réunion :

 

J’avais, tu avais, elle avait, nous avions ?

 

Imaginons un instant que le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes ouvre ses pistes en 2017 en (faux) vert et contre tout. Que le lobbying intensif matraqué sur place par les centaines de gendarmes finisse par venir à bout des résistants, permettant ainsi à l’entreprise Vinci d’y construire, à l’aide de subventions publiques, ce projet témoin d’une époque où l’on pensait que la croissance ne s’arrêterait jamais. Dès lors, a-t-on une idée précise de ce que deviendra la ville de Bouguenais ? Ça et là, au hasard de la communication municipale de la commune, quelques réunions d’informations à ce sujet se sont tenues. Et à chaque fois le flou demeure. Dans son dernier mot du maire, Mme Gressus parle d’opportunité économique, sociale, environnementale, et assure que les entreprises existantes ne seront pas transférées… Même celles qui dépendent directement de l’aéroport ? Même Airbus ? La municipalité, le conseil général, régional, tous garantissent la survie de l’usine Airbus grâce au maintien de la piste actuelle de Nantes Atlantique. Difficile à croire car le projet de départ de ce nouvel aéroport (vendu avec hypocrisie comme un transfert) n’en fait pas mention. Doit-on se satisfaire de promesses tenues par voie de presse, lâchées comme quelques concessions comme on marchanderait une voiture alors que se joue notre mode de vie ? Engagements d’autant plus compliqués à croire quand par ailleurs on entend les mêmes élus hurler tous azimut qu’il faut du foncier, beaucoup de foncier afin de loger les milliers de nouveaux arrivants annuels en Loire-Atlantique. L’atterrissage de trois bélugas par semaine sur la piste désertée tiendra-t-il longtemps face à la spéculation immobilière ? Que deviendra le sud-Loire si l’usine Airbus, symbole des industries locales en voie d’extinction, pourvoyeuse de 1986 emplois directs (sans compter les emplois indirects), disparaît ? Tout le monde ne pourra pas se reconvertir dans les quelques postes d’ingénieurs des nouvelles entreprises de « haute » technologie qui poussent sur la commune. A-t-on envie durant les prochaines années de rejoindre la cohorte de voitures bloquées sur le périphérique allant travailler au nord ? Pour rentrer dormir au sud ? Des dizaines de milliers de personnes sont venues de toute la France manifester leur opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les habitants qui résistent sont aidés par des dizaines de collectifs, là aussi répartis nationalement, mais pas encore à Bouguenais, commune pourtant particulièrement concernée. Toujours dans son dernier mot du maire, Mme Gressus se demande si nous vivons fenêtres fermées l’été à cause des avions. Des dizaines d’années après l’installation de l’aéroport de Nantes-Altlantique, le bruit deviendrait aujourd’hui insupportable ? A-t-on envie de rester caricaturé par les pro-aéroport qui nous présentent comme des habitants ne supportant plus le survol des avions et vivant en permanence dans la crainte d’un crash ? Le nouvel aéroport, avaleur de terres agricoles, conçu par des décideurs politiques en quête de reconnaissance internationale et obtus face aux enjeux écologiques, économiques et sociaux actuels, remet fondamentalement en cause le mode de vie de milliers d’habitants dans le nord Loire mais aussi dans le sud Loire, et en particulier à Bouguenais. Ici se joue la disparition à terme d’un milieu industriel et des entreprises qui en dépendent. Ici se joue aussi l’aménagement urbain qui en découle. Un aménagement urbain qui, si l’aéroport disparaît, reste aujourd’hui extrêmement nébuleux. Il est temps d’en parler.