Le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes défendu par les élites locales du PS et de l’UMP est une aberration sociale, économique et écologique. En effet, l’aéroport actuel permet amplement de satisfaire l’augmentation du nombre de voyageurs et des aménagements pourraient accroître les capacités d’accueil sans problème : par exemple parking à deux étages et ouverture d’une gare sur la ligne de chemin de fer. De plus les prévisions mirifiques des autorités se révèlent souvent de la pure intoxication : par exemple ces dernières annonçaient 110 000 mouvements d’avions en 2010 et il y en a eu 64 400. 

Quand le Parti socialiste et le Parti communiste soutiennent l’installation de compagnies low cost et défendent le Partenariat Public-Privé (PPP) pour permettre aux multinationales d’assouvir leur soif de bénéfices, on ne peut que s’interroger sur leur engagement social.

Une compagnie à bas coût dite « low cost » est une compagnie qui casse les prix, en s’appuyant sur des fonctionnements contraires à la législation du travail (sécurité limite, personnel sous-payé et sur-exploité) et à la concurrence déloyale en faisant pression et chantage sur les collectivités pour obtenir des diminutions de charges. A Nantes depuis plusieurs années, les compagnies low cost sont accueillies à bras ouverts pour faire augmenter le trafic et ainsi servir de caution à la construction d’un nouvel aéroport au motif d’un risque de saturation de celui de Nantes-Atlantique. Quand la précarisation des travailleurs rime avec bénéfices des multinationales, des transporteurs en attendant celui de VINCI au travers du Partenariat Public-Privé, si l’aéroport finissait malgré tout par se réaliser.

Créés en 2004 à l’initiative d’Alain Madelin, les partenariats public-privé permettent à une autorité publique (mairie, région, université…) de confier à une entreprise privée la réalisation d’un équipement assurant un service public (voie de chemin de fer, prison, collège…). Une fois l’équipement construit, la collectivité acquitte pendant un certain nombre d’années un loyer auprès de l’entreprise privée, avant de devenir définitivement propriétaire de l’équipement. Pendant que la collectivité rembourse son partenaire privé, ce dernier reste propriétaire de l’équipement et est chargé de l’entretenir. 

Le stade du Mans en est aussi un bel exemple : ce stade construit et géré par Vinci a coûté 104 millions. Mais Le Mans FC ayant fait faillite, le constructeur va se retourner vers les collectivités. Le MMArena, stade de football inauguré en 2011, est devenu un fardeau pour la ville du Mans et ses contribuables. 

Pour le Sud Loire le départ de l’aéroport se traduira par des milliers de pertes d’emplois directs et indirects (sur la zone aéroportuaire a minima 2 000 emplois). Et quid de l’usine Airbus après le départ de l’aéroport ?

La municipalité, le conseil général, le conseil régional, tous garantissent la survie de l’usine Airbus grâce au maintien de la piste actuelle de Nantes-Atlantique. Difficile à croire car le projet de départ de ce nouvel aéroport (vendu avec hypocrisie comme un transfert) n’en fait pas mention. Et comme le dit Françoise Verchère élue conseillère générale de la circonscription, qui va payer pour la piste ? Les collectivités – c’est-à-dire vous, nous  alors que nous paierons déjà pour la construction du nouvel aéroport.

Quand on sait que 70 % à 80% de ceux qui occupent ces emplois transférables habitent au Sud-Loire : leurs déplacements quotidiens vont aggraver les bouchons journaliers, sud – nord le matin, en sens inverse le soir.

Côté Notre-Dame-des-Landes, 600 à 700 emplois agricoles et induits disparaitraient : on estime qu’une centaine d’emplois agricoles cesseraient avec la disparition ou la non-rentabilité de plusieurs exploitations. Pour chaque emploi agricole, on compte 5 à 6 emplois induits (en amont ou en aval), ratio plutôt plus élevé dans l’élevage. Ce sont des emplois durables et non délocalisables.

Alors depuis de nombreuses années des citoyens refusent ce nouvel aéroport et se battent pour que l’argent public serve à financer d’autres projets beaucoup plus utiles à la collectivité. Les paysans tant à Notre-Dame-des-Landes que dans le reste du département veulent pouvoir sauvegarder les terres, élément essentiel à la production des denrées alimentaires pour avoir la maîtrise de la souveraineté alimentaire avec des circuits courts de productions et de commercialisation.

C’est notamment pour toutes ces raisons que nous voulons garder l’aéroport à Bouguenais et que nous vous invitons à nous rejoindre le samedi 22 février à 12h30 au tramway à la Neustrie où nous rejoindrons le cortège à Nantes.