La ville de Bouguenais continue d’investir massivement dans le numérique. Comme cela est demandé avec insistance par le ministère de l’éducation nationale. Cependant :

S’est-on assuré de ne pas être juste les bons clients de multinationales ? Choisir une tablette c’est choisir un système fermé, dépendant de logiciels précis, développés par des entreprises qui ne pensent pas en premier lieu au bien être des élèves. Depuis 2008 par exemple, Microsoft organise un forum des  « enseignants innovants » (comme si les enseignants n’innovaient pas avant). Qui gagnera entre la liberté pédagogique des enseignants et microsoft, apple, google… ?

Est-on sûr que des enfants qui par exemple ne notent plus leurs devoirs parce que tout est sur le cahier de texte numérique se sentent plus responsabilisés par l’école ? Peut-on affirmer que faire des copier coller sur des smartphones ou des tablettes garantissent un épanouissement intellectuel ?

Une juriste relevait récemment dans Ouest France que dans les programmes collège 2016 le mot numérique apparait 234 fois, le mot livre 15 fois. Est-ce qu’on applique le même ratio entre l’achat d’informatique dans les écoles et l’achat de livres pour la médiathèque ? L’éducation nationale incite à investir dans le numérique mais laisse des classes surchargées. En ce moment, l’école Urbain le Verrier est à 2 élèves d’une ouverture de classe, cela fait des classes de 30 CP…

A-t-on prévu avec ces achats des informations sur le coût écologique de ces tablettes qui seront obsolètes d’ici peu d’années et d’internet ? En 1 heure, dans le monde, pas moins de 10 milliards de mails sont envoyés. Ceci équivaut (source ARTE et le Monde) a la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant 1 heure ou encore 4000 Aller/Retour Paris New York en avion. (coût energétique des data centers)

Veut-on vraiment contribuer à augmenter les chiffres annuels qui nous montrent que l’on passe de plus en plus de temps devant un écran ? Un élève passe déjà 4h30/jour devant les écrans alors que la société française de Pédiatrie recommande un maximum de deux heures. Ne peut-on pas préférer à la multiplication d’écrans, la multiplication d’enseignants, en tous les cas de repères humains qui nous semblent plus important dans le développement de l’enfant ?

Enfin, y’a-t-il une étude qui montre que le numérique offre une vraie pédagogie active ? Pour l’instant nous avons lu une étude sur le sujet, celle de l’enquête PISA (qui concerne les pays de l’OCDE, OCDE qui est loin d’être une organisation de gauche), voici ce qu’elle dit en phrase d’introduction : les pays qui ont consenti d’importants investissements dans les Technologies de l’Information et de la communication dans le domaine de l’éducation n’ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Autre constat – peutêtre le plus décevant de ce rapport –, les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. En un mot, le fait de garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques semble bien plus utile pour améliorer l’égalité des chances dans notre monde numérique que l’élargissement ou la subvention de l’accès aux appareils et services de haute technologie